Depuis le début de la saison, les nouvelles sont nombreuses au sujet de la production horticole croissante de la CCHM; le nouveau site de la SAQ, les délicieuses et verdoyantes récoltes printanières de la CSN, du 5600 Hochelaga et de notre toit potager, et le lancement de nos nouveaux paniers de saison. Tout cela ne pourrait se faire sans les membres vaillants et compétents de notre équipe horticole; nous sommes allés recueillir des nouvelles de leurs travaux, profitant de l’occasion pour vous les présenter.
Une visite au nouveau site de la SAQ
D’entrée de jeu, leurs sourires sont accueillants. On sent entre les 5 membres de l’équipe une belle cohésion, formée probablement en partageant le dur labeur des champs, mais on devine qu’un sens de l’humour bien relevé contribue aussi à entretenir la camaraderie et la bonne humeur au fil de la journée. Ensemble, il et elles constituent un bel éventail d’expériences de vie et de formations qui en font une équipe polyvalente et complémentaire.
Victor, le coordonnateur de la troupe, a cinq années d’expérience dans l’horticulture ornementale, ayant notamment pratiqué sa profession dans l’entretien des fleurs du Vieux-Montréal. Il y était chef d’équipe, ce qui lui donne un bon bagage dans la gestion du personnel mais également de l’approvisionnement et des fournisseurs. L’année dernière, il a démarré avec sa sœur une ferme d’une superficie semblable à celle qui sera cultivée à la SAQ – sans machinerie. Une excellente pratique pour se lancer dans les grands défis de la CCHM: « C’est un projet très ambitieux qu’on développe ici! Il se définit à mesure qu’on progresse, c’est beaucoup d’adaptation et d’ajustements, mais c’est un défi très motivant. »
Un point de vue que partage Frédérique, qui a un DEP en horticulture et une expérience du travail de la terre sur 2 fermes agricoles en plus d’avoir géré une ferme maraîchère (avec des poules!) pendant 3 ans. « Je suis contente d’être ici, c’est le fun de faire un démarrage en ayant tous les moyens qu’il faut: les subventions et les partenariats nous permettent de réaliser tout ce qu’on veut avec le matériel dont on a besoin, c’est comme un cadeau. On est privilégiés d’être ici, et de travailler en champ en pleine ville!»
C’est la première fois que Virginie participe à l’étape de démarrage, une chance qu’elle apprécie après ses 4 ans d’expérience en entretien paysager et maraîchage. « C’est super d’avoir une production en ville en ayant accès à une terre. C’est satisfaisant de le faire pour un organisme communautaire qui se dédie à une mission. » On sent que cet aspect fait résonner une corde sensible chez celle qui a, avant sa carrière en horticulture, obtenu un baccalauréat en travail social.
Elle n’est pas la seule dans l’équipe à avoir changé de trajectoire en cours de route; Renée a également étudié dans un autre domaine, la musique, avant de se découvrir une passion pour l’horticulture. Son parcours fait fuser les blagues dans l’équipe... comme sur l’usage qu’elle pourrait faire de son banjo dans les champs. Une autre corde à son arc, rien de perdu assurément! Sourire aux lèvres, elle nous raconte avoir fait un retour aux études il y a 7 ans pour faire un DEP en horticulture parce qu’elle s’intéressait aux cultures comestibles. Un domaine peu fréquent en ville, qu’elle a eu la joie de trouver au sein de la CCHM en se joignant à l’équipe l’an dernier. « Le travail qu’on fait ici, c’est la raison pour laquelle j’ai fait mes études en horticulture. Depuis l’année dernière, mon rôle a changé, je suis maintenant coordonnatrice des 3 sites de la CSN, du toit potager et du 5600 Hochelaga. Je n’ai jamais travaillé sur une ferme maraîchère comme le site de la SAQ, c’est un beau défi pour moi d’y contribuer!»
Quant à Martine, qui a grandi à la campagne sur une ferme laitière, la nouveauté réside dans l’urbanité du projet. Bien qu’elle ait fait ses études en maraîchage bio à Victoriaville, c’est en ville qu’elle espérait réaliser sa passion. À la CCHM, elle a trouvé ce qu’elle cherchait, et le “petit plus” aussi : « On assiste au déploiement de l’agriculture à Montréal, c’est le bon moment pour être ici! Et d’y participer à travers un organisme communautaire qui porte une mission, ça a de la valeur pour moi.»
La sécurité alimentaire est importante pour les membres de l’équipe, tout comme l’insertion socioprofessionnelle. Victor ajoute: « Un autre aspect positif, c’est la production de proximité: elle va servir à alimenter la population locale et dans le besoin. Aussi, on travaille sur des terres en friche en milieu urbain: c’est rare, et c’est une fierté d’être capables d’en faire sortir des produits comestibles destinés aux plus vulnérables. C’est vers ça qu’il faut aller! » Frédérique renchérit: « c’est un travail vraiment physique qu’on fait, il faut qu’on se donne, mais en rentabilisant ces terres autant que possible, ça dépasse le défi personnel ou individuel: c’est un défi social qui nous motive énormément.»
Les récoltes et leurs vues sur l'avenir
Au 5600 Hochelaga, l’équipe a déjà commencé les récoltes printanières: rabioles, laitues, radis, bok choys, fines herbes. Ça pousse bien sur le toit potager de la CCHM et à la CSN également. À la SAQ, on est à l’étape de l’installation des systèmes d’irrigation et l’arrivée des premiers semis.
La saison sera assurément bien occupée, avec le démarrage et l’entretien, les récoltes et les rotations de culture des autres sites tout au long de l’été. Saviez-vous que les légumes sont cueillis aux 2 jours sur chaque site pour vous assurer une combinaison optimale de fraîcheur et de maturité?
À la fin de la saison, fermer les champs et les différents sites les occupera jusqu’en décembre, car on pourra continuer à cultiver en serre jusqu’à l’arrivée de l’hiver avec des cultures qui ne nécessitent pas trop de soleil, comme le mesclun, les épinards et le bok choy.
Outre les récoltes de cet été, l’équipe a les yeux tournés vers l’avenir. Comment voient-ils le projet, dans cinq ans? « Le site de la SAQ va assurément s’améliorer d’année en année! La qualité du sol s’améliorera avec l’irrigation, le compost, le retrait des roches. Nous sommes conseillés par une agronome pour assurer la richesse et la pérennité du sol. Côté serre, on va pouvoir faire pousser des légumes de plus en plus tôt. Bref, avec des serres et du travail directement au sol, on espère s’installer sur du long terme! »
D’ici là, l’équipe pourrait bien avoir un autre site en terre à se mettre sous la dent... à suivre!